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Le 15e anniversaire de la Chaire Marianne-Mareschal !

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NOTRE NOM MARIANNE-MARESCHAL
Nous avons choisi le nom de Marianne Mareschal pour cette Chaire
afin de rendre hommage à l'une de nos collègues disparue
trop tôt mais dont l'exemple contribuera à susciter enthousiasme
et motivation chez les jeunes filles. Tant par son activité
professionnelle que par son expérience de vie personnelle,
Marianne Mareschal a laissé un héritage que nous desirons faire connaître.
Marianne Mareschal devient agrégée de physique de l'Université
libre de Bruxelles en 1968. Elle enseigne d'abord les
mathématiques et la physique dans un lycée en Belgique.
En 1972, elle obtient un diplôme en géophysique de l'Université
de Paris. La même année, avec son époux, lui-même géophysicien,
et ses trois enfants, elle part à la conquête de l'Amérique.
En 1975, elle décroche son doctorat en géophysique au Texas A & M University.
Spécialisée en géophysique externe, une discipline qui étudie le
champ magnétique terrestre et les interactions électromagnétiques
entre le soleil et les planètes, elle poursuit des études post-doctorales
à l'Université de Toronto; elle travaille alors au sein d'une équipe
qui sonde l'intérieur de la terre en utilisant les phénomènes de la magnétosphère
comme source d'énergie.
Elle poursuit sa route à Ottawa où elle obtient un poste de recherche à
l'Institut Hertzberg d'astrophysique. La vie prend une tournure
imprévue: elle se sépare de son époux et son frère décède, laissant une
petite fille que Marianne prend en charge. Elle se retrouve alors seule responsable de
l'éducation de 4 enfants.
En 1980, elle obtient un poste de chercheure à l'Université d'Alberta, à Edmonton.
Elle travaille au sein d'un groupe d'études en archéomagnétisme et elle sillonne les sites
archéologiques d'Italie et de Grèce. Ces travaux permettent d'établir l'origine et
la position dans le temps des endroits échantillonnés.
En 1982, elle s'installe à Montpellier, en France, où elle veut faire connaître
à ses enfants une culture proche de la sienne. De 1982 à 1986, sans stabilité d'emploi,
elle partage son temps entre l'enseignement et la recherche au Centre de géologie et de
physique de l'Université de Montpellier et la traduction pour boucler ses fins de mois.
En 1987, elle occupe un poste de chercheure à l'Institut de recherche minérale de l'École Polytechnique de Montréal et en 1989, elle devient professeure. Elle participe alors au projet Lithoprobe, un projet ambitieux sur l'étude de la lithosphère canadienne dont le but est de connaître l'origine et l'évolution de la croûte terrestre et de ses 100 premiers kilomètres. Ceci englobe, entre autre l'étude de l'Abitibi-Témiscamingue, le bassin québécois de minerais.
Marianne fut une pionnière dans l'utilisation de méthodes électro-magnétiques dans l'exploration minière. (La sismique est cette méthode qui consiste à envoyer des ondes sonores provoquées par une explosion à la dynamite et qui permet d'obtenir une image de haute résolution jusqu'à 80 kilomètres de profondeur). En raffinant le traitement des données, elle adapte cet outil qui, avant elle, n'avait été appliqué qu'à la détection de gisements de minerais profonds et de gisements pétrolifères.
Marianne Mareschal, l'une des rares géophysiciennes à travailler sur le terrain, jouissait
d'une réputation internationale. Elle a reçu plusieurs prix en reconnaissance de ses
travaux. Fréquemment invitée à prononcer des conférences en Afrique, en Europe et aux
États-Unis, elle a non seulement travaillé dans le domaine du magnétisme, mais elle a
exercé un magnétisme certain sur tous ceux qui l'ont côtoyée.
Esprit indépendant et travailleuse infatigable, elle a bourlingué de par le monde,
sans vraiment avoir un plan de carrière, comme c'est souvent le cas pour de
nombreuses femmes professionnelles. Elle avait choisi un monde qui n'a de frontières
que celles qu'on lui impose.
Marianne Mareschal est décédée d'un cancer à l'âge de 49 ans en 1995. La générosité fait partie du legs que nous a laissée cette pionnière. Jusqu'au dernier moment de sa maladie, elle s'est préoccupée de ses étudiants et a planifié, avec ses collègues, la continuité de leur encadrement.
Nous espérons, par notre action, contribuer à élargir les sentiers que
madame Mareschal a tracé.
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